Librairie à Marseille

Soirée de lancement exceptionnelle! Vendredi 21 mars à 19h nous serons à la charcuterie Carnage (65 bvd Chave) pour rencontrer Adèle Yon qui présentera et dédicacera son tout premier roman Mon vrai nom est Elisabeth paru en février aux éditions du Sous-sol. A 19h lancement et rencontre, puis petites assiettes et vin nature à partir de 20h jusqu'à épuisement des stocks !

Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950.
La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales dont les récits fluctuent. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances. Une grand-mère avec une cavité de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C'est à peu près tout.
Les enfants d'Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n'en parlent pas à leurs enfants qui n'en parlent pas à leurs petits-enfants. "C'était un nom qu'on ne prononçait pas. Maman, c'était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c'était un non-sujet.'

Mon vrai nom est Elisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres : l'enquête familiale, le récit de soi, le road-trip, l'essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens, se déploient différentes histoires, celles du poids de l'hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie du XXe siècle, d'une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.

Née en 1994 à Paris, Adèle Yon enquête, écrit et cuisine. Normalienne, chercheuse en études cinématographiques, c’est à l’occasion de sa thèse au sein du laboratoire de recherche-création SACRe qu’elle se lance dans l’écriture. Parallèlement, elle travaille à Paris et dans la Sarthe comme cheffe de cuisine. Elle a notamment travaillé pour la charcuterie Carnage à Marseille.

©Charlotte Krebbs

Nous avons l'immense joie de recevoir Souad Labbize à la librairie pour la parution de ses deux titres aux éditions des Lisières. Sois Gaza dont elle est la traductrice et Déboutonner la soie de ton silence dont elle est l'autrice.

53 poèmes en trois langues comme un chant d’amour à l’aimée, comme une bouteille à la mer dans laquelle figurerait cette demande :

Apprends-moi
à déboutonner
lentement
sans la froisser
la soie de ton silence

Déboutonner la soie de ton silence est le quatrième recueil de poésie de Souad Labbize publié aux Lisières. Ouvrage trilingue traduit de l'arabe par Rahil Bali et de l'anglais par Susanna Lang.

Depuis le 7 octobre 2023 Neama Hassan publie quasi quotidiennement sur les réseaux sociaux des nouvelles en direct de la guerre. Sois Gaza rassemble une sélection de textes poétiques publiés par Neama cette dernière année.

17 décembre 2023

Les amis me prient de ne pas arrêter d’écrire
afin qu’ils puissent suivre la situation à Gaza
J’écris aussi pour rassurer Gaza en moi
Nous avons tous besoin de trouver où cacher notre peur

Depuis le 7 octobre 2023, Neama Hassan publie quasi quotidiennement sur les réseaux sociaux des nouvelles en direct de la guerre. Sois Gaza – Journal (octobre 2023 - novembre 2024) rassemble une sélection de ces textes poétiques. Écrivaine palestinienne de Gaza où elle vit toujours avec ses enfants, Neama Hassan a publié deux romans et des lettres. Elle a participé à "This is Gaza" avec ses poèmes. En décembre 2024, elle reçoit le Prix Samira Al Khalil pour son engagement.

Souad Labbize est Algéro-tuniso-française, autrice de recueils de poèmes, d’un roman, de récits, et d’une anthologie de la nouvelle poésie de langue arabe, Certains de ses textes sont traduits en arabe, en anglais et en espagnol. Elle est également traductrice littéraire arabe-français. Si la question de la liberté des femmes est au cœur de sa trajectoire, Souad Labbize cherche à conjuguer, entre intime et collectif, les trames de diverses histoires afin de mettre des mots là où règne le silence, à l’encontre de toute violence exercée par un individu ou un système. Elle reçoit en 2020 le prix de la Méditerranée pour la poésie et en 2024, le prix Ibn Khaldoun-Senghor de la traduction.

Chaque année c'est un plaisir d'être présentes à l'Alcazar lors de la "La fabrique de l'album", rencontre organisée et présentée par les étudiant.es du Master Monde du Livre en partenariat avec l'Île aux livres. Cette année les étudiant.es font venir de Belgique Anne Leloup, éditrice des éditions Esperluète et la merveilleuse illustratrice Anne Brouillard. La conférence sera suivie d'une séance de dédicaces.

Esperluète est une maison d'édition placée sous le signe typographique de la rencontre. Ce & est un lien, entre écrivains et plasticiens, entre le livre et son lecteur. Les collections Littéraires font la part belle à l’écriture et à la fiction, alors que les collections Imagées donnent carte blanche à des artistes qui sortent des sentiers battus. Depuis bientôt 30 ans, les éditions Esperluète ont développé des initiatives et des modes de diffusion originaux : expositions thématiques, rencontres littéraires, lectures musicales, soirées un repas-un livre, animations dans les bibliothèques, lieux culturels ou insolites…

Anne brouillard est autrice-illustratrice. Née en Belgique en 1967 à Leuven, d'une mère suédoise et d'un père belge, elle y grandit et suit quelques années plus tard des études artistiques à l'Institut Saint-Luc à Bruxelles. Elle publie son premier album en 1990. Cet ouvrage intitulé Les trois chats est très vite reconnu. Il est annonciateur du talent d'Anne Brouillard. Depuis ses livres sont parus aux éditions Esperluète, Seuil jeunesse, L'école des Loisirs, les éditions des Elephants...
© Stéphane Levens

Anne Leloup vit et travaille en Belgique. Elle se partage entre une recherche personnelle qui inclut la peinture, le volume et la lithographie, et un travail d'éditrice au travers des éditions Esperluète depuis 25 ans. Elle porte une attention particulière aux détails, à l'infime, aux traces, aux brindilles et au vent… ces petits riens qui portent en eux-mêmes leur universalité.

Charlotte de Sédouy sort son premier album La nuit où mes vêtements se sont échappés aux éditions Albin Michel Jeunesse! A cette occasion, Charlotte vous invite à la librairie le temps d'un atelier, puis d'un goûter-dédicace, le samedi 8 mars!

L'atelier commence à 10h30 est ouvert à toustes à partir de 4 ans, sur réservation auprès de la librairie. A 11h30, on poursuit la matinée avec des dédicaces et un petit goûter, en entrée libre.

Un matin, un enfant se lève et découvre que les vêtements qu'il avait soigneusement posés sur son fauteuil la veille ont tout simplement... disparu ! Aucun doute : ils sont allés se promener. Après tout, quel meilleur moment que la nuit pour aller découvrir ce que nous réserve le monde extérieur, et surtout, faire tout ce que l'on veut ? À travers l'épopée nocturne d'un pull et d'un pantalon, le·a narrateur·ice nous montre que nous pouvons être qui nous voulons, et avant tout, qu'il est important d'oser être soi-même.
Quand les vêtements font ce qu'ils veulent... et que leur aventure se transforme en ode à la liberté !

Après une enfance dans la Creuse, Charlotte de Sédouy fait ses études à l’Institut Supérieur des Arts et du Design de Toulouse. Elle développe ensuite une pratique protéiforme autour du dessin : son travail se décline en affiches, animations, textiles peints, collages et fanzines. La Nuit où mes vêtements se sont échappés est son premier album jeunesse. Elle vit à Marseille.

A la librairie on suit et on aime le travail des éditions du Commun, alors c'est avec un grand plaisir que nous recevons Benjamin Daugeron pour son premier roman Treize années à te regarder mourir, à paraître le 21 février.

«Daniel, le père d'André était malade de l'alcool comme ses frères et soeurs. Et comme ses parents, ses oncles, ses tantes et peut-être même ses grands-parents avant lui. Un alcoolisme qui n'était pas le fruit d'une tradition ou d'une culture mais qui était déjà le témoin à l'époque d'un renoncement à l'avenir de toute une catégorie de population abandonnée, laissée à elle-même. L'alcool était un moyen de sortir du réel, d'accepter le poids de l'existence, sa fatalité.»

À travers le parcours de son père, Benjamin Daugeron raconte ici l'histoire d'une emprise, celle de l'alcool, et interroge les mécanismes d'un certain déterminisme social et de ce qu'il produit de violence au sein d'une famille.

Benjamin Daugeron est auteur et dramaturge. Il écrit depuis ses 20 ans et a publié plusieurs textes notamment dans la revue indépendante PD La Revue et Jungle Juice des éditions Supernova. Treize années à te regarder mourir est son premier ouvrage. En décembre 2023, il crée l'association Les Parvenu·e·s pour porter ses projets artistiques parmi lesquels le podcast "La Phobie des serpents".
La compagnie oriente son travail autour des différentes formes d'écritures du réel, de l’œuvre sonore à la performance.

C'est une chance de recevoir Jules Falquet pour son nouveau livre La combinatoire straight - Colonialisme, violences sexuelles et Bâtard·es du capital sorti en février aux éditions Amsterdam.

La combinatoire straight est un outil original pour repenser les liens entre le développement du capitalisme et la colonisation européenne du continent « américain », marquée par le génocide des populations autochtones et la traite esclavagiste. Concrètement, la combinatoire straight régit « qui se marie avec qui, et à qui appartiennent les enfants ».
Mais, dans ce processus colonial, l’imposition de nouvelles logiques de race et de genre vient compliquer l’équation classique. Car tout le monde n’a pas le droit à l’union matrimoniale légitime ni à la filiation. De multiples stratégies sont à l’œuvre pour (faire) produire la nouvelle population qui occupera le continent et travaillera dans les mines, dans les champs, dans les armées ou dans les bordels. Le viol colonial et esclavagiste, mais aussi le viol incestueux ou dans les pensionnats tenus par l’Église, jouent là un grand rôle.
En analysant en profondeur les liens entre colonialisme, violences sexuelles, métissages forcés et bâtardise, Jules Falquet nous montre comment la combinatoire straight moderne-coloniale a produit le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.

Jules Falquet est philosophe et sociologue, spécialiste des questions d’intersectionnalité et d’imbrication des rapports sociaux. Elle est professeure des universités et militante féministe et antiraciste.
Maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Paris-Diderot, Jules Falquet est coresponsable du Centre pour la documentation, la recherche et les études féministes (Cedref). Elle est membre du comité directeur de la Fédération de recherche sur le genre-RING, du réseau scientifique TERRA et de l’Association pour le développement des études historiques en Amérique centrale.

Nous avons le plaisir d'accueillir Alexandre Lasheras pour Le manège des Andes, son premier roman qui paraît ce 6 mars au Bruit du monde.

Au cœur de la plus grande crise migratoire de l’histoire moderne de l’Amérique latine, Yulimar, jeune vénézuélienne afro-descendante, entreprend un périple à travers la cordillère des Andes. Sans le savoir, elle suit la route tracée deux siècles plut tôt par Simon Bolivar pour libérer les peuples andins. Son objectif : atteindre Bogota dans l’espoir d’offrir un avenir meilleur à son fils laissé derrière elle. Arrivée à destination, elle croise la route de Gilda, Sicilienne ambitieuse, dirigeant une agence des Nations Unies en charge des migrations. C’est dans cette même organisation que vient d’être embauchée Sol, une Colombienne audacieuse marquée par l’effondrement de son entreprise d’accessoires canins. Successivement, Gilda et Sol tentent de venir en aide à Yulimar, ignorant tout de la force indomptable qui l’habite.

Ces trois femmes deviennent alors les héroïnes d’une fresque intime et sociale, hantée par le spectre de la révolution bolivarienne. Malgré les obstacles et les trahisons rencontrés en chemin, parviendront-elles à réaliser leurs rêves ?  
Dans ce premier roman, Alexandre Lasheras construit une intrigue poignante et truculente qui entraîne le lecteur dans un tourbillon d’émotions et de rebondissements jusqu’à la dernière page.

Né à Paris en 1990, Alexandre Lasheras est ingénieur et fonctionnaire au ministère de l'économie. C'est au cours d'un séjour de quatre ans en Colombie, où il travaillait pour l'ambassade de France, qu'il a commencé à écrire son premier roman Le manège des Andes.
© Adrien Servières

Nous sommes heureuses d'accueillir Louise Mottier pour la sortie de Bâtiment Babinski son deuxième livre paru aux éditions Hors d'atteinte. Après Les Conquérants. Avec les mineurs non accompagnés (Hors d'atteinte, 2021), Louise a enquêté sur le coup de tonnerre qui a bouleversé sa famille.

"Assise dans le wagon aux sièges en tissu violet, dont certains subsistent encore dans les rames les plus anciennes, ta mère voit s'afficher un numéro inconnu sur son portable. Elle n'entend pas bien, n'identifie pas tout de suite ton frère aîné, sa voix est hachée, extrêmement émue. Il demande où elle est, il est arrivé quelque chose, il y a les pompiers, il faut que tu viennes vite, et cette dernière phrase, qui continue de résonner en elle en un terrible écho, Papa est tombé."
Alors qu'il marchait dans la rue avec son fils, un père soudain s'effondre et perd connaissance. Les médecins n'expliquent ni sa chute, ni sa rémission miraculeuse après deux mois de coma. Autour de ce pilier au pied d'argile, sa famille tente de retrouver un équilibre. Mais il leur échappe.

Née en 1995 à Paris, Louise Mottier s'est formée en sciences sociales et en affaires européennes avant de s'engager dans l'aide aux personnes migrantes en France et en Italie. Elle a notamment exercé comme éducatrice auprès de mineurs isolés à Gênes puis à Marseille, où elle vit et travaille désormais. Elle a publié un premier essai chez Hors d'atteinte Les Conquérants. Avec les mineurs non accompagnés en 2021.

Photo © Maya Mihindou

Nous sommes ravies de recevoir Agnès de Clarville pour le lancement de son dernier roman La route des crêtes qui paraît chez Phébus le 6 mars.

Un 31 décembre, on frappe à sa porte. Une employée de mairie et un officier de police lui annoncent l’accident de son mari, parti plus tôt dans l’après-midi rouler sous le soleil d’hiver. Marc-Aurèle a rejoint le cercle des hommes qui vivent et meurent trop vite. Elle a rejoint celui des veuves. Passée la sidération s’amorce un combat intérieur entre le chagrin et la joie d’accueillir leur premier enfant, mais pas seulement : un combat entre le souvenir et l’oubli, entre la dévotion pour un amour sans fin et la quête obsessionnelle de vérité. Au fil d’un récit qui alterne temps présent et reconstitution minutieuse du passé, le vernis craque. Dans les replis d’un drame fortuit, on trouve l’histoire d’un beau garçon au regard flou, de celle qui l’a aimé, de deux familles qui dissonent, d’une distance, d’un amour contrarié.

Agnès de Clairville est née en Normandie et vit aujourd’hui à Marseille. Scientifique de formation, elle a d’abord travaillé la photographie avant d’écrire. Après La poupée qui fait non (HarperCollins, 2022) et Corps de ferme, (HarperCollins, 2024) La route des Crêtes est son troisième roman à paraître Phébus.

©Melania Avanzato

C'est toujours un plaisir de recevoir Mika Biermann à la librairie. Cette-fois nous parlerons de son dernier roman au titre imprononçable : J' qui vient de paraître aux éditions Anacharsis. La rencontre sera ponctuée d'extraits du texte lus par la fantastique Corinne Esparon.

C’est un château lugubre aux confins du réel. Jeh, le maître des lieux, y mène une existence d’agonisant. Hrons, son majordome, l’assiste lorsque Jeh est pris d’une crise, quand il se met à vomir des phylactères tel un médium ses ectoplasmes. Par bribes, ces étroits rouleaux de parchemin racontent l’histoire d’une famille, les souvenirs énigmatiques de quelqu’un d’autre.

Arrivent sans crier gare des visiteurs bruyants, insouciants et farfelus. Ils illuminent le château, l’emplissent de bruits, injectent de la vie dans un corps inerte...
Par un double fil narratif entrelacé, Mika Biermann réalise un roman autobiographique à la fois drôle et poignant sur la mémoire, l’art de construire une piscine, la vie, la mort, et le bonheur.

Né en Allemagne, Mika Biermann étudie aux Beaux-Arts de Berlin avant de s’installer à Marseille, où il apprend le français. Au début des années 1990, il délaisse pour un temps la peinture de grand format et explore le dessin, l’écriture, la photographie. À Marseille, il a été responsable d’une galerie d’art et guide-conférencier pour les Musées et l’Office de Tourisme.
Mika Biermann développe une œuvre littéraire francophone des plus originales dans le paysage contemporain : western quantique, expédition polaire loufoque, péplum rococo… Ses livres sont édités chez POL et chez Anacharsis. 

Mika Biermann © DR

Pour bien recommencer l’année, nous vous invitons à célébrer le lancement du premier numéro papier de la revue Manifesto XXI en présence de l'équipe de rédaction!

Manifesto XXI est un collectif et un magazine culture & société queer féministe qui fête ses 10 ans d'existence en ligne. A cette occasion le premier numéro version papier de Manifesto XXI sort le 17 janvier aux éditions Trouble.

Rendez-vous pour une rencontre inédite à la librairie où l'on vous proposera la revue en exclusivité !
Vous retrouverez l'équipe le lendemain au @_______soma__ pour célébrer l'évènement avec un soirée festive, concerts et dj sets.
 

Comment s'aimer quand c'est la fin du monde ? est à la fois une archive et un recueil de contributions inédites, par des artistes émergent·es, des jeunes auteur·ices, des journalistes qui nous inspirent, mais aussi des voix issues de notre collectif.

Dans le prolongement de nos révolutions romantiques et des mouvements queers décoloniaux et féministes autour du care, nous avons choisi de nous pencher sur le thème de la réparation : un acte qui implique non seulement le soin, l’amour, l’attention, mais aussi de penser la justice, le deuil, et qui porte en lui le poids des blessures du passé et du présent.

Quel héritage nous est laissé ? Quel est celui que nous voulons léguer aux générations futures ? Faut-il absolument tout réparer ? Peut-on réparer tous les corps et toutes les mémoires ? Faudrait-il davantage parler de transformation que de réparation ? Comment vit-on depuis l'irréparable ?

Pour la deuxième rencontre de ce mois de janvier, nous avons la joie d'accueillir Hélène Giannecchini pour échanger autour de son roman Un désir démesuré d'amitié sorti en août dernier eux éditions du Seuil.

Un coup de coeur de la librairie.

Comment parler d'amitié, raconter cette autre famille que l'on dit choisie et qui permet d'inventer de nouvelles formes de vie ? La narratrice part à la recherche de son passé et explore la multiplicité des liens à l'oeuvre dans son existence.
Traversé de photographies inédites provenant d'archives queer, ce livre puissant et sensible est un roman de l'amitié, une tentative pour dire la puissance politique de ce sentiment et sa force de réinvention.
Un désir démesuré d'amitié interroge la question de la filiation : comment se composer une généalogie alternative, sauver de l'oubli les vies que la mémoire majoritaire dédaigne pour s'inscrire dans un récit non plus seulement intime mais collectif ? « Je me dis que quitte à s'inventer de nouvelles histoires de famille, autant les mettre en commun. »

Hélène Giannecchini est née en 1987. Docteure en littérature, elle est spécialiste des rapports entre texte et image. Elle enseigne la théorie de l’art contemporain à l’École européenne supérieure de l’image (EESI) de Poitiers-Angoulême. Pensionnaire de la Villa Médicis (2018-2019), elle a publié Une image peut-être vraie. Alix Cléo Roubaud, en 2014 dans « La Librairie du XXIe siècle ».

©Bénédicte Roscot

Nous avons la chance de recevoir Pauline Barzilaï pour la sortie de Rien à faire on s'embourbe. Ce texte de Edith Azam, illustré par Pauline Barzilaï et à paraître le 15 novembre aux éditions du Port a jauni est sélectionné cette année pour les pépites du SLPJ, le salon du livre jeunesse de Montreuil, dans la catégorie fiction ados. Il est traduit en arabe par Golan Haji. Un temps de rencontre et un atelier organisés à l'invitation du SLPJ, pour notre plus grand plaisir.

En s’inspirant des poèmes d’Édith Azam, et après une rencontre avec l’éditrice Mathilde Chèvre et l’artiste Pauline Barzilaï, cette dernière vous propose de réaliser un nouveau Rien à faire, on s’embourbe, sous forme de leporello collectif composé de cadavres exquis de paysages… L’un.e fera le ciel de la terre de l’autre, et vice versa, dans l'autre sens ou l’inverse.

Nous sommes à l’océan
nous sommes au ciel
aux arbres
aux ruisseaux
au silence des pierres
aux flammes et au désert
a la roche
aux délices
aux vents et aux aurores.

Atelier ouvert à toustes, à partir de 7 ans, sans limite d'âge. Mais sur réservation quand même. Dédicaces à partir de midi.

Écrire sur l’écriture, écrire sur le corps, écrire sur le corps en écriture ; faire entendre l’oralité dans l’écrit, faire entendre le cri de la difficulté de vivre, faire entendre le corps qui s’exprime dans l’écrit : voici le projet à l’oeuvre ici. L’écriture d’Edith Azam est magnifique et puissante. Elle se lit et s’entend à tous les âges. Elle s’oralise et s’amplifie à chaque nouvelle lecture. En écho à ces mots, Pauline Barzilaï a peint le cycle d’une lune. Ou d’un soleil. Ou d’une vie.Et nous la mettons en page dans un livre qui s’ouvre et se déroule, jusqu’à ce que la courbe de la lune, ou du soleil, ou de la vie, soit entièrement déroulée, ouverte, écrite, dessinée. Finalement ce livre devient une longue bande de poèmes et de lune-soleil-vie qui se lève et se couche.  Pauline Barzilaï aime les images, les livres, le bizarre, le dessin, la peinture, la nature, les paysages
naturels, les décors en pierre ou en papier, la poésie, les chansons, les spectacles terrestres et célestes, les
danses festives ou chorégraphiées, et les pas ratés. Elle vit aujourd’hui de son travail, qui réunit (presque) toutes
ses passions.

Surprise !! Sophie Guerrive vient à la librairie pour un goûter de Noël ! Ensemble nous aurons la chance de rencontrer la créatrice de l'inénarrable Tulipe et de ses ami.es Crocus, Rose, Mimosa, Dahlia, Cosmos, Violette, Caillou... que l'on retrouve au fil de ses publications aux éditions 2024... Quel cadeau !!

Qu'est-ce qui pourrait changer dans le petit monde de Tulipe ? Chaque élément semble être là de toute éternité, et pourtant tout bouge. Quelques personnages apparaissent, disparaissent, reviennent. Ceux que nous sommes habitués à voir continuent de s'agiter anxieusement.
Seul l'amour de Tulipe pour son arbre ne souffre d'aucun mouvement. Il souffre plutôt du silence. C'est vexant pour Tulipe qui, si indolent par ailleurs, fournit des efforts démesurés. « Je t'aime », lit-on dans ce cinquième volume.
Ce n'est pas rien. C'est beaucoup trop pour Violette, qui croulerait sous le poids de ces mots. C'est bien peu de choses pour Crocus, pour qui ces mots sont si courts qu'ils se dissipent à peine prononcés. Ce n'est pas vraiment le sujet, semblent murmurer le soleil, la lune et les extraterrestres qui, une fois par millénaire, jettent un coup d'oeil distrait de ce côté de l'univers.

Sophie Guerrive ne construit pas une œuvre, elle n'a pas l'âme d'une bâtisseuse ; ou ce qu'elle construit, quand on veut parler de Tulipe, n'a rien à voir avec les monuments violemment érigés pour conjurer le passage du temps. Caillou par caillou, brindille par brindille, l’œuvre de Sophie Guerrive existe, à côté de nous, comme une seconde nature, comme un second monde à côté du nôtre, et qu'on a la chance de fréquenter, parfois, grâce à elle

©Renaud Monfourny

C'est un plaisir chaque fois renouvelé que d'accueillir Maylis de Kerangal à la librairie. Cette fois la rencontre s'articulera autour de Jour de ressac, son dernier roman paru à la rentrée aux éditions Verticales, grand coup de coeur de la librairie. Une rencontre organisée dans le cadre des Tournées générales de Libraires du Sud.

«Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs.»

Maylis de Kerangal est née à Toulon et passe son enfance au Havre, fille et petite-fille de capitaine au long cours. Après des études de philosophie et de lettres modernes, Maylis de Kerangal a travaillé comme éditrice pour les éditions Gallimard. C’est là qu’elle a commencé à écrire ses propres romans, qui ont été publiés pour la première fois dans les années 2000. Depuis lors, Maylis de Kerangal est devenue l’une des écrivaines les plus respectées de France, avec une série de romans acclamés par la critique, notamment Naissance d’un pont , Corniche Kennedy, Réparer les vivants, Un monde à portée de main. Son travail est connu pour son style poétique et sa capacité à explorer des thèmes profonds et complexes.

Aujourd’hui, Maylis de Kerangal est considérée comme l’une des voix les plus importantes de la littérature française contemporaine. Son travail continue d’inspirer et de fasciner les lecteurs du monde entier.

© Francesca Mantovani

Nous sommes impatientes de vous retrouver pour la soirée de lancement de Ballades, la première bédé de Camille Potte aux éditions Atrabile!

Le Prince Gourignot de Fouët est bien malheureux, et pour cause, le voilà transformé en grenouille. Rien ne l'avait préparé à cet état, ni au complot fomenté dans son dos, dans le but de le destituer. Un seigneur qui tombe, c'est un peu de démocratie qui s'installe... quoique... Pendant ce temps, la valeureuse Gounelle, chevalière de son état, s'en va délivrer la princesse Patin à la peau d'albâtre et affronter le dragon qui la garde, mais pour elles deux, le chemin du retour sera bien long, sinueux, semé d'embûches, mais aussi de découvertes. Si l'on rajoute une salamandre hallucinée, une sorcière acariâtre, un ménestrel insupportable et des grenouilles mélomanes, on commence à avoir une petite idée de la folie pure qu'est Ballades, le premier livre de Camille Potte, et on vous le dit comme on le pense, assurément un des livres les plus drôles et attachants de l'année.
Faisant fi des modes, Camille Potte travaille dans Ballades une esthétique tout en rondeur, organique, qui évoque les années 70, l'underground, F'murrr et Vaughn Bodé. Mais derrière ces influences graphiques issues du passé, se cache un récit aux propos d'une grande modernité, et si la farce est irrésistible, c'est aussi pour mieux nous parler de féminisme, de démocratie, d'injonctions et de mille choses encore... Et puis il y a les grenouilles !

Si Ballades est le premier livre de Camille Potte, celle-ci ne sort pas de nulle part, et elle bénéficie déjà d'un joli parcours dans l'illustration (presse, musique) et le fanzinat.

A l'occasion de sa venue à Marseille le vendredi 8 novembre aux Sauvages pour présenter La Chiâle avec Claire Braud, Anaïs Vaugelade vient à l'Histoire de l'oeil pour une Zuza party!!!!

Nous commencerons en douceur avec un temps de lecture des albums de Zuza, continuer avec un atelier de dessin au sol avec Anaïs Vaugelade, poursuivre avec des dédicaces de tous les albums de Anaïs!!! Et ce sera la fête!!! Il y aura un goûter, des déguisements, et une folle ambiance !!!

Pour les enfants de 4 à 8 ans, atelier sur réservation, entrée libre pour les lectures et les dédicaces.

Née à Saint-Ouen, Anaïs Vaugelade a vécu dans les Basses-Pyrénées jusqu’à dix-sept ans, puis est venue à Paris pour faire de la photo à l’école des arts décoratifs, et, parallèlement, des livres pour enfants à l’École des loisirs.
Outre son gout prononcé pour les loups (Une soupe au caillou, L’anniversaire de Monsieur Guillaume...) et pour les crocodiles (série Zuza ), Anais Vaugelade est une grande spécialiste des cochons (série la famille Quichon). Ceux qui lisent ses livres le savent depuis longtemps : elle est aux cochons ce que Claude Ponti est aux poussins !
Anaïs Vaugelade est également éditrice pour les Ondes Marcinelle et l'École des loisirs et a réalisé de brèves séquences d’animation pour plusieurs longs métrages, notamment de Noémie LLovsky.

C'est avec plaisir que nous accueillons Ariella Aïsha Azoulay pour parler de l'ouvrage collectif Contre l'antisémitisme et ses instrumentalisations à paraître aux éditions de La Fabrique.

La lutte contre l’antisémitisme serait le parent pauvre de la gauche. Reprise comme une évidence, cette affirmation est pourtant rarement étayée ni accompagnée d’une tentative d’explication sérieuse. Plus grave, elle est aujourd’hui devenue l’étendard d’une offensive réactionnaire qui instrumentalise l’antisémitisme contre les forces politiques anticapitalistes et anti-impérialistes en se faisant passer pour progressiste. Dans la séquence dramatique qui s’est ouverte le 7 octobre, toute expression de solidarité avec le peuple palestinien a été ainsi ciblée et criminalisée.
Ce livre réunit des voix juives et non juives qui s’alarment du procédé autant que de ses conséquences et produisent une réflexion riche sur les liens entre sionisme, antisémitisme et racisme colonial.

 

Ariella Aïsha Azoulay est écrivaine, chercheuse, cinéaste expérimentale et commissaire d’archives anticoloniales. Elle est notamment l’autrice de La résistance des bijoux paru en 2023 aux éditions Rot-Bo-Krik.

Rencontre avec Justinien Tribillon et Cy Lecerf Maulpoix, auteurs Rudéral : identités liquides aux éditions 205 en dialogue avec Nina Léger, autrice de Mémoires sauvées de l'eau aux éditions Gallimard.

Les friches sont des territoires en ruine. Elles sont les témoins délaissés des utopies industrielles passées: une vigie de métal où le dernier planning sur papier jauni est resté accroché sur un tableau de liège, un quai de béton qui porte encore les indications des hauteurs et poids maximum autorisés, une cellule de prison enfin vide couverte de graffitis allant de la prière à l’obscénité. Les friches sont paradoxalement protégées par leurs entraves: une faillite sans repreneur, un territoire qui n’attire plus, des sols pollués. Mais de ces ruines viendra la renaissance: de «mauvaises herbes» se faufilant dans les anfractuosités du macadam, des sources souter­raines qui surgissent par surprise, des oiseaux migrateurs revenant y faire leurs nids. Elles sont aussi refuge pour des humains souvent «margi­nalisés» — par leur statut social, leur genre, leur identité ethno-raciale, leur sexualité, leur choix politique, leur curiosité —, qui se réapproprient un espace délaissé par la société. De Rome à Londres, de Berlin à Marseille, découvrez dans Rudéral quatre récits originaux d’espaces hybrides aux identités liquides.
Nina Leger est écrivaine et elle enseigne aux Beaux-arts de Marseille. Après Mise en pièces (Gallimard, 2017), elle a initié avec Antipolis (Gallimard, 2022) une réflexion sur l’écriture des lieux et de leurs histoires disputées. Elle vient de publier Mémoires sauvées de l'eau (Gallimard, 2024) où, suivant le cours d'une rivière du Nord de la Californie, elle retrace l'histoire de cette terre sortie des eaux et interroge le présent d'une civilisation qui a construit en détruisant.

Chercheur et enseignant aux Beaux-arts de Marseille, Cy Lecerf Maulpoix a écrit sur les luttes sociales, les migrations, la culture queer à travers des entretiens, des enquêtes publiées dans la presse française. Auteur de plusieurs ouvrages dont Écologies déviantes (Cambourakis, 2021), il poursuit actuellement différents projets de recherche, d’écriture et de traduction entrecroisant les politiques de la dissidence sexuelle, l’écologie et les approches technocritiques du capitalisme. Il s'apprête à publier en janvier 2025, une édition critique de l'autobiographie traduite de l'éco-socialiste Edward Carpenter (Le Pommier/PUF)

Écrivain, curateur et urbaniste, Justinien Tribillon travaille à travers différents médias et disciplines : les sciences sociales, la photographie, l’architecture, l’histoire, le design. Pensionnaire à la Villa Médicis — Académie de France à Rome en 2023-2024, Justinien Tribillon a récemment publié The Zone : An Alternative History of Paris (Verso, 2024), dont la traduction française paraîtra en 2025 aux Éditions B42, et Visible upon Breakdown (Spector Books, 2024). Ses terrains de recherche actuels incluent la migration des plantes et les friches, et les expressions de résistance par le travail.

A l'occasion de la sortie de son premier album, nous avons la joie d'inviter l'illustratrice marseillaise Agathe Monnier pour nous parler Du chat dans la cafetière qui vient de paraître aux éditions le Port a jauni ! Cette discussion ouverte avec l'autrice Raphaële Frier et l'éditrice Mathilde Chèvre sera parsemée de lectures, de petits bouts de papiers colorés, de miettes sucrées et bien sûr de café ! En présence, peut-être, du chat de la librairie.

"J'ai la nostalgie du pain de ma mère, du café de ma mère, des caresses de ma mère, et l'enfance grandit en moi, jour après jour, et je chéris ma vie, car si je mourrais, j'aurais honte des larme de ma mère" écrit Mahmoud Darwich traduit par Elias Sanbar.

Raphaële Frier et Agathe Monnier ont composé un recueil de mémoires sensorielles et d'anecdotes croustillantes en listant leurs propres souvenirs d'enfants, ceux de leurs proches, ceux qu'elles ont lus. Un chat dans le cafetière a pour point de départ le thème du café et celui de l'enfance.
Pour un enfant, le café, c'est tout à la fois : une boisson interdite dans laquelle on a le droit de tremper un canard ; un lieu fascinant réservé aux grands mais où l'on est toléré, sur le zinc ; un jeu de dînette, un geste d'adulte, le moment du réveil où l'odeur emplit la maison, le moment après le repas quand les adultes s'enflamment et se disputent, le moment dans la nuit où mon grand-père se lève et me réveille pour manger ensemble en cachette des gâteaux et de la fouasse...Posez-vous la question, souvenez-vous... Le café, pour vous, quand vous étiez petit.e ?
Un chat dans la cafetière est un recueil de poèmes illustrés, particulièrement destinés aux enfants qui n'ont pas le droit de boire du café. Et aux grands que le café fait encore rêver...

Diplômée en design graphique et en illustration, Agathe Monnier complète sa formation en travaillant comme médiatrice culturelle au Studio Fotokino. Aujourd’hui illustratrice indépendante, elle aime aborder une multitude de sujets à travers ses collages et dessins. En 2022, elle crée avec trois autres artistes et médiatrices culturelles une association dédiée à encourager l’expression libre des enfants, par la pratique artistique, collective ou individuelle : Mobile.

Nous sommes heureuses d'accueillir Anouk Schavelzon pour une rencontre-lecture autour de son premier roman  Le Bleu n'abîme pas qui vient de paraître aux éditions du Seuil. Un de nos coups de coeurs de la rentrée.

« Au milieu des volutes et des rires d'une boîte de nuit parisienne, le regard d'un homme inconnu, puis ses doigts se collent à ton corps. Tu voudrais partir, te détacher, mais tu restes immobile et muette. « Tu viens d'où ? » sont les premiers mots qu'il prononce. Les métisses, ça l'excite, il ajoute. Dans l'espace clos et aveugle du fumoir, les mots fuient, ta fierté aussi. Celle qui auréolait ton histoire familiale éclatée entre le Niger, l'Argentine, l'Algérie et la France. L'agresseur du fumoir et d'autres avant lui, d'autres après lui, salissent, ternissent ton amour pour le récit de tes origines familiales. Souillé par leurs bouches, tu n'en veux plus. Tu voudrais presque l'occulter en même temps que l'agression, le recouvrir du voile bleu de l'oubli. Le bleu est doux, le bleu plaît, le bleu n'abîme pas. Recouvrir de bleu ce corps érotisé, ce corps exotisé et l'histoire qui va avec. »

Anouk Schavelzon est née en 1998 à Paris et y vit toujours. Après des études littéraires et théâtrales, elle choisit de se concentrer sur sa propre pratique de l’écriture. Elle est membre du collectif « La Textape », qui organise régulièrement une scène ouverte aux Lilas. Le Bleu n’abîme pas est son premier roman.

© Bénédicte Roscot

Une soirée de lecture, de musique, de rencontre autour de Ti Fol, le dernier roman de Raphaële Frier sorti début septembre à l'École des loisirs. Un roman ado flamboyant, aux personnages puissants, qui se déploie en Martinique en 1902, lors de l'erruption meutrière de la Montagne Pelée. En présence de Raphaële et du groupe de musique Ti Fol qui interprètera quelques titres en acoustique.

Au pied de la montagne Pelée, la jeune Pascaline communique avec la nature et les esprits. On prétend qu'elle n'a pas toute sa tête et c'est pourquoi on la surnomme Ti Fol. Pourtant, elle est la seule à entendre la colère du volcan monter, et si on l'écoutait, il serait encore temps de fuir...
Non loin de là, Louis-Auguste Cyparis a grandi dans un orphelinat religieux avant de devenir le jouet vivant des enfants d'une riche famille de planteurs. Porté par sa soif de liberté, il se révolte contre sa condition de dominé. Échappera-t-il aux nuées ardentes de la Pelée ?

Raphaële Frier est autrice de romans et d’albums pour la jeunesse. Née à Bordeaux, elle réalise des études de psychologie et de sciences de l’éducation à Paris. Désormais installée à Marseille, elle se consacre à l’écriture et intervient régulièrement auprès du jeune public dans des ateliers, des salons du livre etc. Elle sort plusieurs livres aux éditions Sarbacane, Le Port a jauni, Rue du monde, l'École des loisirs.

Mark Fisher (1968-2017) était un critique culturel, un théoricien, mais surtout un blogger et un enseignant. Il s’intéressait de près à la figure du spectre, à la question de la hantise, reprenant le concept d’hantologie de Derrida. La question de la présence et de l’absence, de la puissance de l’étrange, se fraye un chemin dans le dernier ouvrage paru de son vivant en 2017, Par-delà étrange et familier, traduit et publié en 2024 aux éditions Sans soleil. Un parcours autour des notions d’étrange, de bizarre à travers l’évocation d’éléments issus des contre-cultures (science-fiction, horreur, littérature fantastique) afin de saisir les contours de l’aliénation contemporaine.

Sans Soleil fait le pari d’une rencontre entre deux voix : celle – spectrale – de Mark Fisher, présente par le truchement de ses traductions et de son traducteur, Julien Guazzini, et celle de l’auteure Laura Vazquez, qui viendra lire et dire ce que peut faire la lecture de Mark Fisher à son écriture pour un moment de circulation entre les écritures de la critique et de la poésie.

Après Le Réalisme capitaliste, Spectres de ma vie (éditions Entremonde) et Désirs postcapitalistes (Audimat), vient l’occasion de définitivement imposer Fisher comme l’un des grands noms de la théorie critique contemporaine.

Un texte qui se caractérise par une grande maîtrise, un art de l’interprétation des objets culturel porté à son point d’aboutissement. Les textes littéraires, les films, les disques, constituent autant d’objets permettant à l’auteur de redéfinir les modalités de la critique sociale.

Laura Vazquez est poétesse et vit à Marseille. Ses livres sont publiés aux éditions du Sous-sol (La Semaine perpétuelle, 2021, Le livre du large et du long, 2023), Cheyne éditeur (La Main de la main, 2014), Points (Vous êtes de moins en moins réels, 2022) et dans différentes maisons d’édition de poésie indépendantes. Ses poèmes sont publiés dans de nombreuses revues et ont été traduits en chinois, anglais, espagnol, portugais, norvégien, néerlandais et arabe. Elle en donne régulièrement des lectures publiques en France ou à l’étranger. Elle publie également des vidéos de lectures sur internet. Elle co-dirige la revue littéraire Muscle.

Mark Fisher (1968–2017), connu également sous son pseu­do­nyme de k-punk, fut ensei­gnant au Département de cultu­res visuel­les du Goldsmiths College à Londres et obser­va­teur atten­tif des formes cultu­rel­les. Son ouvrage Le Réalisme capi­ta­liste contri­bua à le faire connaî­tre par un grand public ; il contri­bua également à des revues telles que Wire, Fact, New Statesman et Sight & Sound.